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Ordre de Khym Nombre de messages : 17 Age : 36 Date d'inscription : 23/06/2006

Ordre de Khym

En des temps bien anciens, lorsque les démons furent vaincus, chaque peuple regagnait sa terre natale, libre de reprendre ses querelles…
Un petit royaume humain, Urú’Gild, dirigé par le roi Galad qui participa à la guerre et en fut l’un des plus grands héros mourut dans d’étranges circonstances. Son fils, Turín, reprit alors le flambeau de son père et jura de faire de ce royaume le plus grand, le plus puissant que cette terre n’ai jamais porté.
Au début de son règne, Il créa un conseil avec sept mages inconnus appelé ‘le Quart’ ; assisté par Lómeriand l’elfe mage, Turín suivait les derniers conseils que son père lui avait donné…Mais au fur et à mesure du temps, Turín changeait : Il devenait plus maléfiques, à un tel point qu’il assassina pour des raisons encore inconnues les membres de ce conseil, sauf Karshan. Ses ministres et ses généraux complotèrent alors contre leur roi, mais leur trahison fut découverte, et Turin lui-même leur arracha le cœur, un par un, avant de les jeter du haut de la Falaise sans Chutes. Mais son pire sacrilège fut sans doute le reniement de ses ancêtres et de leurs valeurs : Turin jeta le collier Níniel au fond de l’océan, que les rois d’Urú’Gild portaient de génération en génération, signe de leur royauté, valeur absolue de leur Foi ; ce collier était autrefois porté par Níniel, la fille aux mille pleures, celle qui sauvât l’expédition des humains de l’océan tumultueux, en quête de nouvelles terres. A la place, il créa un anneau, Neïthan et instaure ainsi un nouvel ordre, l’Ordre Khym, en l’honneur de « l’Etre ».
Alors, Turín, aveuglé par ses rêves de puissance, par sa colère, tourmenté par ses songes avec « l’Etre », s’enfonçant petit à petit dans les Abysses, s’enferma dans la plus haute tour de sa forteresse. A mi-chemin entre la vie et la mort, au plus profond de ses pensées, il vit dans l’avenir, les plans démoniaques, les dessins infernaux et les projets damnés du démon. Il vit ses yeux, les yeux de « l’Etre ». Se sentant trahit et coupables, fou de douleur, il remit à Karshan l’anneau Neïthan, puis il se jeta de la plus haute tour, et ainsi mourût Turín, grand roi maudit d’Urú’Gild.
Karshan, satisfait, repartit alors vers le nord, laissant derrière lui un royaume rongé par l’anarchie gouverné en maître par la trahison, la bassesse, la destruction.

L'avancée des démons

On dit que lorsque Karshan quitta leur royaume d’Urú’Gild seule la folie guidait ses pas. Sans aucun objectif apparent, satisfait de la haine et de l’anarchie qu’il causa, Karshan errât plusieurs années au nord du royaume, près de la mer Níniel. De longs mois s’écoulèrent sans que nul ne se doute de ce que Karshan préparait. Pendant ce temps, l’ancien royaume de Turín était tombé depuis bien longtemps aux orcs et aux pillards. Les chefs de guerre du grand roi n’étaient pas de taille à affronter les hordes sauvages, sans doute trop occuper à se disputer le trône, tout comme bon humain qui se respecte. Un jour pourtant, comme les autres en apparence seulement, le damné était assis sur la plage et contemplait la mer Níniel depuis le début de la journée. Une silhouette fine et élégante s’approchait de lui sans se presser : c’était une elfe noire.
Tu es en retard, Kigami.
Je sais, mais cette humaine fut bien difficile à corrompre… Elle lutte encore d’ailleurs.
As-tu apposé le sceaux ?
Oui, étrange non ?
Qu’importe ! Tu es là, c’est l’essentiel. Es-tu prête ?
Oui !
Et c’est ainsi que Karshan et Kigami partirent vers l’est ensemble. Arriver à Lorien, petit village au nord-ouest du royaume des elfes, que Karshan accomplit, une fois de plus, un sacrilège que seuls les démons peuvent pardonner…Il tenta de s’emparer du corps, des âmes de ses habitants. Il n’y parvint pas, mais lui et Kigami massacrèrent la population entière de ce petit village. Elle n’avait rien perdu de sa rage, de sa haine des elfes : Elle luttait avec plaisir, car contre toute nature les démons ne cherchent pas à bâtir, à créer quoi que ce soit : seul le néant les inspirent, ils en seraient même prêt à se sacrifier eux-mêmes pour sa gloire.
Ses royaumes ne sont pas assez puissants et trop déchirés par la guerre pour que les deux damnés puissent arriver à s’affirmer en maître afin d’accomplir leur but ultime. C’est alors qu’après avoir massacrer et voler les habitants du port de Sylma, Karshan, Kigami, plusieurs damnés qu’ils réussirent à invoquer grâce au ‘Quart’, ainsi que quelques acolytes partirent en direction du contient d’Aden, qui suffirait amplement à accomplir leurs dessins. Les démons sont en marche…

Les Sceaux d’Huruk

Lorsque les démons arrivèrent en Aden, contre toute idée, ils ne s’attaquèrent pas immédiatement aux populations : En effet, seul les lieutenants d’Huruk s’y aventurèrent. Karshan en premier découvrit les habitants du village des elfes noirs. Quelle opportunité ! Il pouvait déjà compter sur une partie de la population, qui vouait un véritable culte à la déesse Shillien. Les elfes noirs buvaient ses paroles, en se faisant passer pour un prophète de Shillien revenu parmis les siens. Ensuite il explora les royaumes humains, qui règnent en maître sur Aden.
Le damné pensait en avoir assez appris pour commencer l’invasion…mais il sous-estima la force et le courage des elfes, première race qu’il tenta de corrompre. Lorsque les démons entrèrent dans le village des elfes, Karshan ne perdit pas une seule seconde, il tua d’un coup rapide le premier elfe venu. Les congénères du malheureux ne tardèrent pas à prendre les armes et à se ruer sur les démons. Seul Karshan et Kigami réussirent à s’échapper du village des elfes, blessés. Quelques lieux plus loin, encore chassés, Karshan et Kigami s’introduire dans une bâtisse elfe isolée du village. Ils y entrèrent, massacrèrent sauvagement les deux adultes et s’emparèrent des deux enfants. Ainsi, hors de portée de leurs poursuivants, Karshan et Kigami commencèrent à accomplir leurs rituels maléfiques. Kigami posa un tendre baiser sur le coup d’un des deux enfants, encore très jeunes, et ainsi y inscrit sa corruption, sa poussée meurtrière et sa volonté. Ensuite Karshan par une entaille mêla son sang au sien, qui acheva la création d’un sceaux d’Huruk. Pour achever la corruption, il glissa l’anneau Neïthan au doigt du jeune elfe. Ils renouvelèrent l’opération sur le deuxième elfe. Ainsi ils apposèrent le sceaux d’Huruk sur les créatures les plus pures du continent d’Aden.
Leur tâche accomplie, les damnés, après avoir abandonnés les deux jeunes elfes dans la forêt noire, s’enfuirent vers le nord, d’où ils ne revinrent pas jusqu'à aujourd’hui. Séparés, les deux jeunes frères vécurent chacun de leur côté, Aerandir dans la forêt, et Fëanor parmis les elfes qui l’avaient retrouvé.
Aujourd’hui Karshan et Kigami reviennent, déterminés à accomplir la volonté d’Hurukan, en reformant le premier Ordre par lequel débuta l’invasion…

Fin d’un Ordre ancien voué à la destruction.

Une épaisse nuit recouvre Aden toute entière.
Les ombres règnent en maître absolu, et la lune accroît au fur et à mesure son pouvoir maléfique.
Mais il est un endroit ou nul n’a sa place, ou pourtant tous s’y affrontent.
Catacombes et nécropoles, lieux de chaos ou de paix pour les défunts, sont constamment envahies d’une foule de brebis mortelles, alimenté par ce même peuple d’Aden et guidé par la folie et l’inconscience.

C’est à la nuit tombante que les démons, forts de leurs rangs renfloués, partirent à la recherche de quelques victimes en mesure de satisfaire leur orgueil, leur foi vengeresse et leur soif de sang, de combat.
La première destination fut l’Antre du dragon.
En arrivant à la Vallée précédant cette Antre, Karshan s’était renseigné sur les changements opérant en Aden depuis son absence.

- Est-ce tout ce dont tu es en mesure de m’apprendre, Ange Spectral ?
- Oui, Ange Noir.
- Peu de choses ont changé depuis mon retour. Crois-tu que cela puisse satisfaire l’Etre ?
- J’ai fait ce que j’ai pu, Ange Noir.
- Et c’est trop peu à mon goût.
Le démon sortit timidement ses lames et les caresses machinalement.
- Cela fait bien longtemps que je ne m’en suis servi…
- Vous êtes partis bien longtemps, trop longtemps pour la plupart de vos disciples…
- Silence, nahil ! Tu n’as pas à juger le temps qu’il m’a fallu pour enfin voir, ou même entrevoir ce qui n’est trop vrai. Tu ne serais pas en mesure de le comprendre toi-même, Huruk de l’Ordre.
Karshan ferma les yeux, maniant ses lames, esquivant un ennemi invisible, portant une botte à gauche, puis un rapide revers par la droite.
Lorsqu’il les rouvrir, son adepte lui apparu deux ou trois pas en face, attendant les ordres qu’il lui imposerait.
- Je suis en colère, Ange Spectral, très en colère…
Il plongea vers Zephyr, enfonçant jusqu’à la garde une de ses lames. Sur les lèvres de Zephyr apparut progressivement un filet de sang.
A demi éventré, fixant son maître, il murmura en un faible souffle.
- Je… je ne vous décevrai plus, Ange Noir.
- Qu’il en soit ainsi.
Sentant la lame de Karshan se retirer lentement de son ventre, Zephyr déglutit quelques gerbes de sang.
Karshan admirait le sang sur sa lame, qu’il estimait précieux, car la force et la volonté de l’âme de Zephyr n’a d’égal, mélangeant sang de démon et de semi-vampire, lui inculquant une sournoise intelligence et de redoutables et infâmes convictions.

Les deux démons observaient l’ombre, qui se venait de se dresser un peu plus loin, devant la claire lune, presque à mi-chemin de l’éternel combat qu’elle menait avec l’astre lumineux du jour… Minuit approchait.
Karshan eut un rictus de satisfaction en observant la scène.
- Allons-y, maintenant, nous avons assez perdu de temps.
- Bien, Ange Noir…

Le Faucheur apparaissait sous des airs vampiriques, inondant d’ombre les deux autres démons qui se tenaient un peu plus bas et absorbant chaque parcelle de lumière de celle qu’il vénérait.
- Auke’Ok, frère. Fit Karshan d’un simple geste de la tête.
- Auke’Ok, maître. Fit l’ancien acolyte du frère de Karshan, Zephyr.
- Auke’Ok, Ange Noir, Ange Spectral. Fit le frère démoniaque, crispant entre ses doigts les poignets des lames ensanglantées.

Les trois démons réunis, ils se mirent en marche vers l’Antre du dragon, sans cesse sur leur garde, égorgeant, tuant silencieusement quelques dragons qui avaient eu la stupidité de se tenir aux bas de leurs nids, dormant à même le sol.

Arrivés à l’Antre des dragons, les trois démons reposèrent quelques instants leur enveloppe mortelle.
Puis ils se laissèrent glissé, telles des ombres silencieuses, dans l’Antre de la bête.

Une rapide course les mena devant un orc, luttant contre les quelques créatures belliqueuses et farouches, n’accordant aucune pitié ni aucun répit à ceux qui oseraient profaner la demeure du grand dragon.
Les démons n’y accordèrent aucune importance, les orcs étant connus pour leur étroitesse d’esprit et leur stupidité profonde. Ce serait un grave blasphème d’offrir un tel faible d’esprit à la gloire de l’Etre.

Des profondeurs de l’Antre s’élevait une intense chaleur.
Sous leurs sombres armures éclatantes, aux reflets éparpillés dus à la sueur ou aux innombrables taches de sang qui maculaient les pièces de fer, les démons progressèrent rapidement sous l’implacable fournaise, taillant, tranchant et égorgeant à loisir.
Les infâmes créatures gardiennes du grand dragon s’écroulaient une à une, poussant en un souffle sourd de longs cris d’agonie.

Les démons étaient arrivés à mis parcourt au nid d’Antharas, sur le pont de pierre, lorsqu’ils s’immobilisèrent soudainement.
Leurs yeux exprimaient une profonde inquiétude, une soudaine surprise. Les gouttes de sang éclatantes perlaient toujours de leurs noires armures, de leurs sombres chevelures en abondance, tel un sinistre trésor composé de rubis et autres perles sanglantes.
Les flaques rougeâtres formées frémissaient perceptiblement, mais le silence était total.
Aucun vent, aucun mouvement.
L’effroyable machine temporelle semblait s’être soudainement arrêtée, sous l’effet d’un puissant sortilège.

Les démons observaient, cibles impuissantes, à l’énorme piège qui s’était refermé sur eux.
Les sbires de Malruk détaillaient de leurs yeux porcins les trois inconscients, le regard froid et vide, niant la moindre lueur d’intelligence.
Les mains crispées sur leurs armes grossières, ils enfermèrent peu à peu les démons dans un étaux mortel, formant une véritable enceinte protégés par de vils et trapus corps à la chaire putride et décomposée.
Malruk se tenait au loin, les bras croisés sur cette puissante hache, victorieux.
Mais les êtres corrompus ne l’entendirent pas de cette oreille, et l’expérience leur avait appris à toujours frapper le premier coup, pour obtenir la meilleure chance de vaincre.

Karshan plongea en premier, enfonçant sa première lame jusqu’à la garde dans les entrailles graisseuses de l’immonde créature, qui s’écroula en hurlant de douleur, éventré.
Sa deuxième lame mordit profondément le coup d’une créature proche, la décapitant sur le champ, qui s’écroula en silence au pied de ses congénères.
Zephyr à l’aide de la puissante magie noire fit s’écrouler trois sbires, leurs corps dénués de vie. Une puissante tempête souleva, quelques secondes plus tard, six autres corps, écartelant de ses vents cinglant et cruels trois d’entre eux.
Zveck, d’un puissant coup de bouclier fit s’écrouler deux créatures massives.
Invoquant d’un geste de la main, épée pointée vers Malruk, la force de sa déesse mère la Lune, il se lança à son tour dans la bataille, tuant d’une taille diaboliquement précise les sbires qui se jetaient à la rencontre de l’acier froid.
Sans l’espoir de vaincre, ils luttèrent tout de même sans fin, avec pour unique objectif la destruction de tous ceux qui se oseraient se dressés devant leurs maléfiques dessins.

Mais rapidement, les démons faiblirent devant la horde écrasante de Malruk.
Les coups se firent moins précis, moins destructeurs, moins sanglants, et la rage des ignobles créatures redoubla devant la vaillante résistance des étrangers.
Karshan sentait son bras faiblir. Une douleur perceptible d’une grande estafilade dans le dos envahit son esprit.
Il lutterait encore, tuant sans cesse, mais pour combien de temps encore ?
Il ne pouvait abandonner, car tel était son destin ! Il redoubla d’efforts, et ses frères en firent de même.
Les cadavres s’empilaient et une putride odeur de mort envahissaient l’étouffante et infernale atmosphère de l’Antre du dragon…

L’écho de la bataille redoublait d’intensité. Les murs tremblaient sous les féroces coups portés.
Le fracas de boucliers, d’armures et de crâne devenait ignoble, sanglant et cruel, à en faire pâlir la plus corrompue des créatures d’Aden.

Derrière l’épais monticule de cadavres déchiquetés, les sbires de Malruk luttaient toujours, sous ses yeux porcins grossiers, révélant en lui une lâcheté digne d’un démon.
Le massacre continuait, tant qu’il restait un souffle de vie aux démons, luttant comme toutes créatures en Aden pour leurs rêves.

Leurs armures étaient fendues, les robes déchirées en plusieurs endroits.
Les infâmes serviteurs ne leur avaient laissé aucune chance, et de minces filets de sang visqueux s’écoulaient des plaies béantes laissées par les grossières haches et épées de guerre.

Une petite rivière de sang s’écoula bientôt du pont de pierre, achevant d’un coup de rideau, telle une sanglante tragédie, l’horreur d’un spectacle diabolique.

Ils éprouvaient à présent la fatigue intensément, chaque cellule de leur mortel corps torturé implorait la fin de la souffrance.
Chaque chair de leur enveloppe brûlait avidement leurs ultimes réserves, luttant désespérément contre la fatigue toujours croissante.
Leurs corps eux-mêmes étaient un véritable champ de bataille.

Les démons n’en avaient plus pour longtemps à vivre, et ils en étaient conscients. Chaque créature abattue laissait place à deux de ses congénères, en une infernale constance.
Un rythme de taille et de coups tranchants rapides aussi soutenu était efficace, à court terme.
Dans un combat ou l’ennemi est en surnombre, elle était inefficace.
Replié dos à dos, les démons se résolurent à l’inévitable dernier assaut de leurs adversaires.
Une fois de plus, les créatures abattues, la tête décapitée, les membres tranchés ou le corps criblé de profondes entailles laissaient place à de nouveaux sbires, frais, haineux.

L’instant qui suivit sembla durer une éternité.

Démons et bêtes féroces se fixèrent, en silence. Les lames ensanglantées des êtres maléfiques illuminaient leur pâle et laid visage. Les monstres cornus affichaient un sourire grossier et victorieux, conscient également qu’il s’agissait de leurs derniers instants de lutte.
Ils s’avancèrent lentement vers leur victime… Leurs pieds nus imposaient un écœurant et nauséeux rythme de succion dans le sang écaillés de leurs frères mélangé à la boue.

Soudain, au loin, entonna un puissant grondement. La fournaise se fit plus intense encore.
Au sol, sous le pont, apparaissait petit à petit une rivière de lave, provenant des entrailles de l’Antre, annonçant aux inconscientes créatures la venue de leur châtiment !
Les yeux porcins des sbires de Malruk se révulsèrent, leurs visages exprimant l’horreur, même sous leurs traits déformés, mais ils n’osèrent pas prendre la fuite, gelés par la terreur que leur inspirait le grand dragon.

Majestueux, puissamment musclé, Antharas se tenait là, à quelques centaines de pieds du pont de pierre.
Ces crocs tranchantes, tels de méchants cimeterres courbés, ornaient une effroyable gueule, crachant toutes les flammes accumulées depuis déjà quelques siècles.
Ses yeux brillaient d’une maléfique lueur, évaluant le nombre précis de victimes à venir et le festin qu’il allait enfin pouvoir s’accorder après plusieurs siècles de repos, calmant quelques temps l’insatiable faim.
Les muscles saillant de ses puissantes jambes se tendirent, telles d’immenses cordes, annonçant déjà l’horreur à venir.
Les démons firent quelques pas en arrière, prudents, contrairement aux serviteurs de Malruk, figés par la peur.

Mais Antharas chargeait déjà, et en quelques secondes, son énorme gueule se refermait sur quelques monstres. Une immonde gerbe de sang éclaboussa leurs congénères.
L’horrible bruit des os brisés et de la chair déchiquetée parvint aux sens aigus de l’ouïe des stupides créatures, et leur instinct de survie sembla enfin se réveiller dans leurs étroits esprits.
L’idiote stupeur laissa progressivement place à la panique.

S’il est rarement conseillé d’éveiller la fureur d’un dragon, il est formellement suggéré d’éviter tout agacement lors de ses repas.
Les hurlements de peur, les cris rauques de terreur des sbires de Malruk engendrait une abominable cacophonie, sensible aux redoutables sens de l’ouïe du suprême dragon.

Un fulgurant coup de griffe sur la plateforme de pierre fit s’écrouler le fragile pont, emportant dans sa chute quelques sbires. Baignant dans le torrent de feu, ils hurlaient de douleur et imploraient la mort de les prendre bien vite.
Les trois démons, victimes eux aussi du terrible coup, furent projetés contre la solide paroi, à quelques dizaines de pieds du massacre, exposant au mur leurs têtes à demi nues selon l’état de leur casque.
Ils gisaient sur le sol chaud et humide. Les sbires de Malruk, fuyant à pleine jambe le redoutable dragon et ses flammes, abandonnaient les trois démons, les exposant s’ils étaient encore en vie aux autres dangers de l’Antre du dragon…

Admin Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 23/06/2006

Tout ces efforts n'avaient servis à rien... le jeune Démon était sur de lui, sur de vaincre chaque ennemi ayant l'imprudence de se dresser contre ces vents destructeurs. Alors que ses cyclones repoussaient et achevaient les terribles créatures de l'antre, ses attaques devenaient peu à peu moins puissantes, moins precises, moins redoutables... les serviteurs de Malruk se plièrent toujours à ses tourbillons tranchants, laissants leurs membres écartelés glisser le long de leurs corps et rejoindrent bon nombre de corps sanglants et gisants au sol.

Le Démon soulevant des tempêtes, tempêtes dévastatrices entrainants et déchiquetants les victimes de sa magie obscur à mainte reprises, avait finalement cédé à la fatigue de son enveloppe corporelle... les trois Démons se regroupèrent, pour mieux faire face aux créatures qui se précipitaient incontestablement vers la Mort. Ils repoussèrent une à une les attaques de leurs assaillants, les achevants à l'aide de leurs precieuses lames souillées de sang ou les déchirants de leur puissante et sombre magie...

Les vagues d'assauts successives semblaient devenir interminables, les trois Démons répettaient les mêmes mouvements incessants, laissant place à un bain de sang provenant de cadavres putrides reposant inanimés sur le sol granuleux de la grotte.

Les monstres se jettaient maladroitement sur les sombres, leur intelligence si faible qu'ils ne se souciaient pas du danger réel se dressant face à eux, se précipitant vers leurs pertes, vers les Démons... Les trois Huruks commençaient à faiblir mais continuaient sans relache, leurs armures ainsi que leurs visages étaient tachés de sang... d'étroites fissures commençaient à briser leurs armures, la robe de Zephyr se déchirait peu à peu encaissant moins les coups des armes assez primitives des sbires de Malruk...

Soudain, un rugissement retentit dans l'antre et le silence s'infiltra parmis les êtres. Lorsque la majestueuse et imposante créature nommée Antharas se montra hors de sa tanière, les Démons ne perdirent pas leur sang froid, mais le danger était la... Ils furent projetés dans un fracas infernal, Zephyr se brisa quelques membres percutant de plein fouet la parois rocheuse.

Il s'écroula finalement, genoux à terres en premier entrainant dans sa longue chute le reste de ses membres ensanglantés, pour laisser son corp inerte sécrouler sur le sol. Avant de fermer les yeux, il eu une dernière pensée envers celle qu'il aimait tant... ses pressentiments étaient donc vrais... "Ilindith..." murmura t-il dans un dernier souffle de vie avant de plonger dans un sommeil éternel...